2000
SPARTACUS
Cahiers édités par les amis de Spartacus
Trouvés dans des encombrants.
Vous pouvez le trouver à QUILOMBO.
Présentation
L'anarchisme n'est pas seulement la négation et le refus du monde dans lequel nous vivons; il est aussi un acte de foi dans l'homme qui peut et qui doit se libérer de la servitude économique, et aussi de toutes ces autorités hiérarchiques qui étouffent en lui la personnalité et le rendent esclave des machines dont il devrait être le maître.
JEAN BARRUE
Ni le besoin de domination, ni l'ambition personnelle, ni l'arrivisme ne trouvent leur compte dans le mouvement anarchiste. Tous ceux qui seraient tentés de grimper sur les épaules du prolétariat pour accéder à la couche supérieure préfèrent s'en tenir éloignés.
ERICH MÜHSAM~
Sans figures de proue, sans propagande électorale, sans bastions syndicaux, l'anarchisme attire continuellement à lui ceux qui se battent pour le plus élevés des projets politiques, une société où la liberté de chacun est la condition de la liberté de tous.
Le voici, intégralement:
http://cerclelibertairejb33.free.fr/?page_id=461
EXTRAITS:
"L'anarchisme est une philosophie qui non seulementinterprète et veut transformer la société et l'économie, mais encore embrasse toutes les créations de l'esprit et tous les sentiments de l'individu."
P 12
"L’anarchisme ? l’emploi de ce terme ne serait-il pas une cause de la méconnaissance de nos idées ? Certains camarades le pensent et rejettent le mot anarchie qu’évoque pour le Français moyen l’idée de désordre, de pagaïe, de chaos (comme dirait le Général !). Ils préfèrent le terme de Socialisme libertaire, de Socialisme anti-autoritaire. Si Proudhon s’est proclamé anarchiste, Bakounine a peu employé ce terme et opposait le collectivisme anti-autoritaire au Socialisme d’Etat, ou communisme."
"...Le fait d'être anarchiste n'entraîne aucune obligation capillaire ou vestimentaire. Il n'y a pas un uniforme de l'anticonformisme..."
P 28-29
" Devant la pression des ouvriers, Lénine se rallia, fin 1905, à la conception du soviet : le parti et le soviet, dit-il alors, sont pareillement indispensables, mais l’action des sociaux-démocrates à l’intérieur des soviets, si elle est organisée sur une large échelle, peut rendre superflue les soviets. Miracle du noyautage-sabotage ! Après le coup de force, appelé Révolution d’Octobre, Lénine change de langage et exalte l’activité créatrice et spontanée des masses. < L’état et la révolution > est un hymne à la capacité politique et à la spontanéité du prolétariat. La commune de Paris devient le modèle impérissable dont il faut s’inspirer. Lénine insiste sur << la similitude du Marxisme avec l’anarchisme, avec Proudhon comme avec Bakounine>>. Et en janvier 1918, au IIIe congrès des soviets, Lénine revendique pour la classe ouvrière l’entière organisation de la production, affirme que la gestion des affaires de l’Etat n’est pas inaccessible aux ouvrier et se félicite de voir » les idées anarchistes prendre enfin des contours vivants ! » (cité par K. Papaioannou).
Trois mois Après, Lénine, accusant le contrôle ouvrier et la gestion ouvrière d’utopie démagogique, liquida les anarchistes et revint avec une violence accrue aux thèses de 1903. Seule compte maintenant une discipline de fer, et le renforcement des pouvoirs de l’Etat doit amener les masses ouvrières à une stricte obéissance. Dans cette marche à l’asservissement de la classe ouvrières, Trotsky a dépassé Lénine en autoritarisme… et en cynisme. La lecture attentive de l’ouvrage de Trotsky : < Terrorisme et Communisme > (1920) offre des surprises : la future victime de Staline préconise l’obligation du travail, la militarisation des ouvriers, l’envoi des travailleurs là où leur travail est nécessaire, au besoin le travail forcé qui après tout n’est pas si improductif qu’on l’a prétendu !!! Ajoutons à ce beau programme l’étatisation des syndicats, dont les dirigeants devraient être des fonctionnaires de l’Etat, et on devine l’ignorance crasse de ceux qui s’enrôlent sous la bannière du trotskisme… pour combattre la bureaucratie.
La période avril 18 Mars 21, clôturée par la liquidation de la commune de Cronstadt, est marquée par la violence des propos de Lénine à l’égard du prolétariat et de l’opposition ouvrière de Chliapnikov et Kollontaï. On voit réapparaître les injures traditionnelles : anarcho-syndicalistes, petits-bourgeois inaptes. Mais elles sortent du domaine livresque pour accabler tous ceux qui n’acceptent pas la ligne du Parti. Inutile d’insister : on sait que l’avenir stalinien et post-stalinien devait confirmer cette incapacité de la classe ouvrière, son impuissance à créer, sa domination par le parti, lui-même dominé par le comité central et le Politburo. Le Marxisme-Léninisme, à la mode aujourd’hui, c’est ce régime inhumain. Les soviets ne sont pas une création de Lénine, ils furent détruits par Lénine. Le léninisme est une caricature éhontée du marxisme et il n’y a entre lui et l’anarchisme aucune conciliation possible. On peut concevoir une discussion entre un anarchiste et un marxiste authentique. Entre un anarchiste et un marxiste-léniniste, dialoguer est perdre son temps…"
P 39
"Marxistes-léninistes et anarchistes, dit-on souvent, s’opposent irréductiblement sur la question de l’état. Sous cette forme simpliste, cette formule contient une part de vérité mais aussi bien de l’imprécision. Trop de gens se bornent à répéter que le marxisme conserve l’état et que l’anarchisme veut le détruire : je me propose, avec impartialité, d’exposer ce qui rapproche un peu les anarchistes des marxistes de toute obédience et ce qui les en sépare beaucoup." [...]
"L’Etat est l’instrument de domination de la bourgeoisie"[...]
LENINE a dit:
"aussi longtemps qu’un Etat subsiste, il n’y a pas de liberté, et quand la liberté existera, il n’y aura plus d’Etat "
"Quand les classes auront disparu, l'Etat qui était une conséquence de l'antagonisme des classes aura cessé d'être nécessaire."
« Le prolétariat n’a besoin de l’Etat que pour un temps. Nous ne sommes aucunement en désaccord avec les anarchistes quant à l’abolition de l’Etat comme but. Nous affirmons que, pour atteindre ce but, il est nécessaire d’utiliser provisoirement les instruments, les moyens et les procédés du pouvoir de l’Etat contre les exploiteurs, de même que, pour la suppression des classes, la dictature provisoire de la classe opprimée est indispensable. »
"C’est en effet sur la nécessité d’une dictature du prolétariat que les anarchistes s’opposent irréductiblement aux marxistes-léninistes." [...]
AUTRES EXTRAITS:
"Transformer le monde, c'est autre chose que l'application d'une théorie: c'est mettre fin à des injustices et à des inégalités intolérables, c'est délivrer de l'esclavage économique ceux que l'on appelle les prolétaires."
MALATESTA:
"[...] L'anarchisme, loin d'être fondé sur la violence, veut réaliser un monde d'harmonie, d'initiatives libres et de tolérance réciproque. Les anarchistes ne croient pas détenir la vérité, ni l'infaillibilité: aussi sont-ils opposés à toutes contrainte autoritaire, ce que ne font pas les partis politiques. mais les anarchistes se heurtent aux lois, à l'armée, aux policiers, à toutes les forces qui défendent les privilégiés[...]
"[...] Nous n'usons de violence que si on nous y contraint, mais "nous réclamons pleinement et totalement ce droit de légitime défense."
Si Malatesta approuve l'acte de violence d'un homme qui, en pleine conscience, se sacrifie pour une cause qu'il estime juste, il condamne les actes désespérés d'individus qui, qui par pure réaction contre la société, s'arrogent le droit de frapper ou de terroriser des innocents, ou de ceux guidés par leur seul instinct.
"Notre idéal est un idéal d'amour. Nous n'avons pas le droit de nous ériger en juges ou en bourreaux."
LAMENNAIS: " J'ai toujours été convaincu qu'une révolution n'est pas un coup de main et que, pour qu'elle se fasse dans les choses, il faut auparavant qu'elle soit faite dans les esprits."
D.A. de SANTILLAN: "On ne pourra jamais atteindre à plus de liberté et de justice qu'il n'en existe dans le coeur des peuples et dans des grandes masses humaines. Ce qui importe donc, ce n'est pas la grande révolution de demain, mais la petite révolution qui se fait chaque heure et chaque jour, avec les moyens dont on dispose et autant que les circonstances le permettent. On peut toujours faire quelque chose de pratique, aussi peu que ce soit, et celui qui ne veut pas réaliser ce peu, possible aujourd'hui, pour se consacrer aux grands évènements qui arriveront peut-être dans l'avenir, celui-là ne travaille ni pour l'avenir ni pour le présent... "
J.BARRUé: "Nous savons bien que la violence est stupide, qu'il est odieux de soumettre par la force un individu à la volonté d'un autre individu ou d'un Etat. Les anarchistes souhaitent une société débarrassée de la violence et où l'organisation fédéraliste qui succédera à l'Etat traditionnel usera de persuasion et non de contrainte. [...] Nous condamnons toutes les violences inutiles, tous les actes de terrorisme irréfléchi qui desservent notre cause, en général tous les moyens qui sont en contradiction absolue avec les fins de l'anarchisme. Mais cela étant dit, à l'époque actuelle et dans le monde actuel, l'anarchiste n'est prêt à renoncer à la violence que si l'Etat commence! [...] L'anarchiste n'est pas méchant; quand on l'attaque, il se défend."